L’étude de sol est une opération consistant à faire l’analyse d’un terrain constructible avant le début d’un chantier de construction. Elle permet de déterminer la composition d’une parcelle et de définir le type de construction pouvant être implanté sur le terrain. D’ailleurs, elle a été rendue obligatoire par la loi ÉLAN, promulguée en 2018, pour certains terrains constructibles. Quels sont les avantages de cette analyse ? Quelles sont les étapes de l’étude de sol ?
Sommaire
Pourquoi une étude de sol est-elle cruciale pour les projets de construction ?
Faire une étude de sol (ou géotechnique) avant de débuter un projet de construction peut être obligatoire. En effet, il s’agit de l’une des exigences de la loi ÉLAN du 23 novembre 2018 pour l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique.
D’après la législation française, le rapport de l’étude de sol doit être transmis au nouveau propriétaire lors de la vente d’une parcelle constructible. Cependant, il est vivement conseillé à l’acheteur de faire appel à un professionnel en étude de sol afin de réaliser une contre-expertise. Il pourra s’assurer que les conclusions du rapport sont justes.
Depuis 2020, tous les terrains argileux sont soumis à cette exigence. Pour les autres types de parcelles, l’étude n’est pas obligatoire. En revanche, elle est fortement recommandée pour déterminer les fondations adaptées au type de sol sur lequel la construction doit être réalisée.
Ensuite, réaliser cette analyse vous permet de connaître les caractéristiques physiques, physionomiques et chimiques du sol de votre parcelle. Elle permet d’en savoir plus sur les potentiels mouvements du sol et les éléments qui le composent. Le risque sismique et la perméabilité du terrain sont aussi évalués.
Par ailleurs, une étude géotechnique vous permet d’éviter la reprise des fondations, qui peut s’avérer extrêmement onéreuse. En effet, si les fondations de votre bâtiment ne conviennent pas au sol de votre terrain, vous devrez dépenser entre 20 000 euros et 50 000 euros pour les reprendre.
Les risques liés à l’absence d’analyse géotechnique avant la construction ?
Ne pas faire d’étude de sol avant la construction d’une habitation ou d’un logement engendre de nombreux risques. Voici une liste des possibilités que vous encourez en construisant sur un terrain qui n’a pas été évalué au préalable.
L’interdiction des travaux
Le principal risque lié à l’absence d’étude de sol est que l’entreprise de construction refuse de commencer le chantier. Un constructeur sérieux et rigoureux qui ne connaît pas les caractéristiques géotechniques d’un terrain ne prendra pas le risque d’entreprendre les travaux.
En fonction de la nature du sol de votre parcelle, il est nécessaire de prendre certaines mesures. Pour cela, certaines compétences géotechniques spécifiques sont requises. Sans cela, le constructeur ne pourra pas assurer la viabilité de leurs travaux et peut refuser de les commencer.
Vous pouvez perdre du temps et de l’argent
Si le constructeur n’exige pas la réalisation d’une étude de sol, le risque de construction inadaptée est très élevé. Dans ce cas, il y a deux options :
- soit le constructeur peut prendre trop de précautions sur le chantier, ce qui entraînera des dépenses inutiles,
- soit l’entreprise de construction ne prend pas les précautions nécessaires pour limiter les dégâts et c’est le sinistre garanti !
Qui dit sinistre dit budget exorbitant pour les réparations. En plus de perdre beaucoup d’argent, vous perdrez beaucoup de temps lors de la réalisation des travaux de réparation.
Risque de fragilisation de la structure
Lorsque les fondations d’un bâtiment ne sont pas adaptées au type de sol de la parcelle, on enregistre souvent les dommages suivants :
- fissures sur les murs,
- fragilisation du bâtiment,
- écroulement de la construction, etc.
Seule une étude géotechnique réalisée par un expert permet de pallier ces risques.
Absence de garantie pour votre bâtiment
L’étude géotechnique est indispensable pour bénéficier de la garantie décennale et dommage-ouvrage en cas de malfaçons. De fait, si vous identifiez des malfaçons ou des vices cachés après la livraison de l’ouvrage, vous ne bénéficierez pas d’une indemnisation de la part de l’assureur du constructeur si les défauts ne sont pas réparés.
Comment obtenir une étude de sol ?
Afin de bénéficier d’une étude de sol, vous devez solliciter les services d’un cabinet spécialisé. En général, le traitement de ce type de requêtes dure environ 10 jours. Une fois que les professionnels ont pris connaissance de votre demande, l’intervention sur le terrain dure le plus souvent une demi-journée.
Néanmoins, ce temps peut varier en fonction de la composition du sol. Après l’étude géotechnique, l’expert vous transmettra le rapport dans un délai variant entre 2 et 3 semaines après l’opération. Les conclusions de cette expertise sont valables pour 10 ans. Pour réussir l’analyse du terrain, le spécialiste géotechnique doit respecter la norme NF-P-94-500 de novembre 2013.
Par ailleurs, afin d’obtenir votre étude de sol, vous devez vous assurer que votre terrain est assujetti à l’obligation d’analyse du sous-sol. Pour cela, rendez-vous sur le portail gouvernemental GéoRisques. En fonction de la zone dans laquelle se trouve votre parcelle, vous saurez si l’opération est obligatoire ou non.
Et si la construction commence sans que l’on connaisse les conditions du sol ?
Entamer les travaux de construction sans connaître les caractéristiques géotechniques du sol vous expose à plusieurs dangers. En premier, si le terrain est argileux, le risque de retrait et de gonflement est très présent. Durant l’été, ce type de terrain subit une forte sécheresse et se rétracte.
En hiver, sous l’effet de l’humidité, il gonfle. Tous ces phénomènes conduisent généralement à des fissures dans la structure du bâtiment, des décollements, des remontées des nappes phréatiques ou une rupture des canalisations.
De plus, commencer une construction sans faire une étude de sol vous expose au risque de glissement de terrain dû à l’érosion des sols. Pour finir, l’effondrement en surface est le principal danger à craindre. Néanmoins, il est assez facile de détecter ce phénomène lors d’une étude de sol. Le professionnel examine les cavités souterraines afin de déterminer si elles sont d’origine naturelle ou humaine.